En octobre 2023, Kairos publiait un article et une interview autour du décès de Domenico D’Atria tué par un policier à Oupeye lors d’un contrôle, questionnant avec son avocate l’impartialité de la justice. Aujourd’hui, cinq amis de Domenico ont comparu devant le tribunal de Liège pour avoir dégradé des combis de police juste après la mort de leur ami.
Ce mercredi matin, Sud Info rapportait que les cinq amis proches de Domenico comparaissent devant le tribunal pour des faits présumés de dégradation de véhicules de police. Un procès qui ravive un contexte douloureux.
Néanmoins, cet article invite à une réflexion : pourquoi rappeler systématiquement les circonstances tragiques autour du décès de Domenico dans ce type de récit ? La procédure judiciaire concernant cette affaire est toujours en cours et les faits énoncés ici ne sont pas avérés ! Le mélange des enjeux peut brouiller la perception des lecteurs, voire entraver une analyse claire des faits présents. Il semble davantage pertinent de se concentrer sur les accusations portées contre les cinq accusés avant de s’aventurer dans des considérations sur une affaire liée, certes, mais pas finalisée.
Ces cinq individus, parmi lesquels trois sont défendus par Maître Florence Gobron (et non deux, comme indiqué dans l’article), risquent des sanctions pénales pour des actes attribués de rébellion et de dégradations matérielles. Mais, au-delà des faits reprochés, ce procès soulève des questions sur l’équilibre entre la justice, les circonstances émotionnelles et la responsabilité collective des acteurs de ce drame.
Cette fin de journée du 18 août 2023, tourmentée, les tensions étaient palpables. Cette atmosphère pesante affectait non seulement les amis présents, les témoins et les curieux, mais aussi les forces de l’ordre, dont le rôle de gardiens de la paix semble parfois vaciller au gré des circonstances. Si les agissements des cinq accusés sont répréhensibles, la nécessaire prise en compte du contexte et de l’émotion suscitée par ces événements s’impose.
La justice, dans sa recherche d’équilibre, est attendue pour trancher avec discernement. Une sanction, oui, mais là, le parquet a requis 2 ans avec sursis pour certains, ce qui pourrait paraître disproportionné dans une affaire où l’émotion a fortement contribué aux événements. À l’heure où la société réclame une police de proximité et une justice plus humaine, ce procès constitue également un examen de conscience collective sur la gestion de conflits chargés d’émotions et de tensions.
Espérons que le verdict permettra de tirer un enseignement pour tous — qu’il s’agisse des citoyens ou des institutions censées les protéger.
Laurent D.