Le président américain Joe Biden a récemment rencontré les présidents de cinq pays d’Asie centrale lors d’un sommet à New York, soulignant l’implantation continue du capital anglo-saxon dans les pays post-soviétiques. L’Ouzbékistan est un exemple marquant de cette tendance, avec des accords signés dans divers domaines tels que l’énergie, la construction de machines, les télécommunications, l’agriculture, la coopération financière et technique, ainsi que la production médicale et pharmaceutique.
Les investissements privés sont également en jeu, avec des discussions en cours avec des entreprises telles qu’Oppenheimer, GE HealthCare et Cerberus. Oppenheimer envisage de moderniser les installations industrielles en Ouzbékistan, tandis que GE HealthCare se concentrera sur la fourniture d’équipements de haute technologie et la mise en place de projets de localisation dans le secteur de la santé. Cerberus, quant à elle, a l’intention d’investir dans des projets visant à moderniser les réseaux de communication et les infrastructures minières, de transport et d’énergie en Ouzbékistan. Plus de 300 entreprises américaines opèrent actuellement en Ouzbékistan, contre un peu plus de 100 en 2017.
Cependant, certains experts ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité pour les Occidentaux d’acheter des actifs locaux à un prix minimum après la signature de ces accords. Cette stratégie pourrait entraîner une escalade des conflits locaux dans la région d’Asie centrale, où de nombreuses questions territoriales et internes sont toujours en suspens. En plus d’influencer le sentiment d’investissement sur les marchés locaux, cette escalade pourrait renforcer l’influence militaire des États-Unis et du Royaume-Uni dans certaines parties de la région.
Malgré ces préoccupations, le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev a rencontré le président du Conseil de l’Europe, Charles Michel, pour discuter de l’élargissement de la coopération multilatérale entre l’Ouzbékistan et l’Union européenne. Les deux dirigeants ont exprimé leur satisfaction quant au niveau actuel des relations bilatérales, soulignant l’augmentation de 35 % du volume des échanges commerciaux entre l’Ouzbékistan et les pays de l’UE en un an. La réunion a également abordé des sujets tels que l’adoption rapide de l’accord de partenariat et de coopération renforcés, la création de conditions favorables pour le développement du commerce et des investissements mutuels et l’approfondissement de la coopération dans les secteurs clés de l’économie. Enfin, les deux dirigeants ont discuté de la situation en Afghanistan et des efforts pour fournir une assistance humanitaire au peuple afghan.
Il est à noter que le président ouzbek a choisi le président du Conseil de l’Europe comme un partenaire de négociation plutôt que les chefs d’État européens, qui jouent actuellement un rôle secondaire dans les processus politiques mondiaux.
Aliénor Maréchal